Du fleuve Niger au fleuve Congo. Une aventure africaine Par Claude-Henri Pirat, avec un avant-propos d’Anne-Marie Bouttiaux et une préface de François Neyt. Publié en français avec traduction finale en anglais par Primedia et Vision Publishers, Belgique, 2014. ISBN : 97890-7988-130-7. Format : 26 x 35,5 cm, 318 pp., 334 ill. dont 157 pl. N/B. Relié : 110 €. Claude-Henri Pirat est bien connu de nos lecteurs pour les articles qu’il nous a confiés, soutenant ainsi, depuis son origine, notre aventure éditoriale — débutée avec le magazine Primitifs (« Hommage à Emil Torday au British Museum », n° 3, 1991, pp. 30-38) puis, avec Tribal Arts (« La satuaire lobi et celle des peuples apparentés. Un exemple d’art de culte », n° 1, pp. 22-32, 1994 ; « Le Maître de Buli. Maître isolé ou “atelier” ? Essai de catalogue raisonné », n° 10, pp. 54-77, 1996). Aujourd’hui, il nous propose un ouvrage singulier. Singulier à plus d’un titre, l’auteur en étant à la fois le rédacteur, le photographe et le “metteur en scène” !
Son préambule résume pleinement son propos : « […] Ayant finalement décidé d’écrire moi-même le texte de ce livre, cela me permettait de briser les codes, de ne pas circonscrire mon propos à une collection d’œuvres d’art, qui n’est qu’un des volets de l’intérêt que je porte à l’Afrique, et de l’élargir à la découverte que j’ai faite de ce continent, de ses habitants et de ses productions artistiques, du marché de l’art et de ses acteurs, des musées, et de certaines des grandes questions qui ont fait et font débat en la matière, et qui ont alimenté chez moi des réflexions que j’ai pris la liberté d’exposer ici, au cours de développements qui n’ont donc rien à voir avec un essai d’anthropologie, d’histoire de l’art ou d’esthétique. »
Sans concessions, il nous dresse un portrait de ses rencontres avec les marchands et les collectionneurs, retrace les expositions marquantes de ces quarante dernières années, ne manquant pas de souligner les contradictions des gouvernements et des institutions en matière de culture. Le récit de son parcours initiatique — illustré de nombreuses et superbes photos de terrain originales —, où se mêlent aventures et mésaventures, nous entraîne, à sa suite, à travers les nombreux séjours et voyages qu’il entreprend régulièrement, jusque dans les endroits les plus reculés. Il nous dévoile ici également, de la grande sculpture de l’Afrique de l’ouest ou de l’Afrique centrale, jusqu’aux objets les plus usuels, les œuvres dont il est ou a été un temps le dépositaire, mais, pour Pirat, les œuvres d’art ne représentent qu’un volet de l’intérêt qu’il prête à l’Afrique, son objectif étant plutôt d’élargir notre regard à la découverte d’un continent qui ne serait rien sans ses communautés et ses cultures variées.
Philippe Bourgoin