Esthétique Tribale

En art, la nécessite d’un retour à la vigueur de la pensée contre la logique du produit, objet inanimé et stérile, est sans-cesse réaffirmée.
Conséquemment, ne vous surprenez pas si pour illustrer les caractéristiques de ce que j’appelle Esthétique Tribale, je ne prends pas comme point de départ une définition classique mais une proposition logique.
Prenons auparavant le temps de nous arrêter.
Avec la notion d’Esthétique Tribale, j’essayerai de présenter quelques caractéristiques qui, à mon sens, distinguent le beau, du moins beau dans l’art africain. Nous sommes en présence du gradient esthétique, c’est à dire d’une évaluation éminemment subjective du critère qui se réfère à la beauté.
Je n’ai pas de prétention philosophique ni d’élaborer des citations doctes. J’énonce seulement ce qui, à mon sens, différencie le beau du moins beau.

Bena Luluwa2
Bena Luluwa, Congo, coll. privée, Italie, http://artidellemaninere.forumattivo.it/t579-bena-luluwa-people-male-priapic-figure-bena-makuna-southern-kasai-sankuru-region-demba-area-congo

Il n’est donc pas question ici d’employer le critère du j’aime/je n’aime qui ne me semble peu informatif quant à la qualité intrinsèque d’un objet. En effet, si je peux aimer un objet qui n’est pas nécessairement une réussite esthétique, je peux aussi ne pas aimer un objet réputé beau.
Je me réfère, bien évidemment, seulement aux objets authentiques d’art africain classique tels que considéré selon les critères consolidés dans la littérature scientifique et communément acceptés.
Il m’est maintenant possible de retourner aux propositions que j’ai initiées.
Je crois que la beauté d’un objet d’art tribal est d’abord reconnaissable à sa force expressive qui correspond à la matérialisation optimale de la pensée de son créateur.
L’œuvre est par conséquent l’expression d’un acte créateur, ni anodin ni anonyme, qui condense les intentions et les capacités exécutives de l’artiste.

Kusu profilo
Kusu, Congo, coll. privée, Italie

Dans l’art Africain, quoique l’on ignore l’identité de l’artiste, celui-ci n’est jamais anonyme ; c’est notre incapacité et impuissance à pouvoir remonter jusqu’au sculpteur qui est innommable.
L’artiste inconnu n’est pas le simple exécutant d’un projet tribal fruit d’une tradition consolidée, mais l’interprète de cette tradition, capable de renouvellement et de créativité, au sein du canon expressif et culturel de l’ethnie d’appartenance.
Et quand cela s’exprime à son plus haut niveau, la concentration de la beauté est palpable dans un’ esthétique tribale évident qui naît de la force de la pensée, de celles des mains et de la fantaisie créatrice.
L’image d’une œuvre ainsi conçue se différencie d’une autre par sa netteté intrinsèque, capacité de synthèse, spontanéité et force, versus un mélange d’incertitude, encombrement, redondance et répétition. Il y n’a pas de vie dans cette dernière, seulement la répétition de quelque chose qui lui préexistait, une pièce puissante et unique, ni fruit du hasard ni anodin ni anonyme.
Je considère qu’une œuvre d’art se décrit avec des arguments cohérents, nuancés, quant à l’interprétation du canon, l’harmonie de la réalisation et la puissance expressive ou d’évocation, pas avec un mysticisme facile, l’invocation de forces obscures ou sous le seul prisme de l’émotion.

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Chokwe, Pwo mask, Angola, coll. privée, Italie

Ceci est, en synthèse, ce que j’appelle l’esthétique tribale, c’est à dire ma tentative d’exprimer mon idéal de beauté pour l’art africain classique.

Elio Revera
Editing et traduction par Ricardo de Matos Leandro

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